Notre Blog

Dernières actus

Achats de faux fans : intérêts et dangers

Le 25 avril dernier, un article du New-York Times révélait que 50 Cent et P. Daddy, deux rappeurs américains, avaient déboursé de l’argent dans le but de grossir les rangs de leurs fans virtuels.

Cette information n’a rien de surprenant. Au contraire, cette pratique est de plus en plus courante et les exemples, en constante augmentation, brillent pas leur diversité : que ce soit les grandes marques, les hommes politiques ou même les anonymes, ceux qui en appellent à cette technique ne manquent pas.

C’est d’ailleurs ce qu’ont révélé deux chercheurs italiens, Andrea Stroppa et Carlo de Micheli, après s’être penchés sur les comptes qui ont, en un temps record, perdu ou gagné un nombre impressionnant de followers. Ils ont ensuite établi une liste parmi laquelle nous trouvons des entreprises réputées telles que Pepsi ou Louis Vuitton mais aussi des personnalités politiques comme Dimitri Medvedev, premier ministre russe, et Barack Obama. En France, ce sont vers Nadine Morano que les premiers soupçons se sont tournés. Puis, on a découvert qu’une grande partie de notre classe politique y avait recours : ce fût, notamment, le cas de François Hollande lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle mais aussi d’Arnaud Montebourg, son actuel ministre du Redressement Productif, dont le nombre de faux followers représente environ 25% de la totalité de ses fidèles.

L’ACHAT DE FOLLOWERS SUR INTERNET, COMMENT CA MARCHE ?

Acheter des followers Twitter, des fans Facebook ou des vues Youtube n’est pas une activité qui vous posera de grandes difficultés ou qui vous coûtera trop de temps. Effectivement, les sites dédiés à cette pratique pullulent (on estime à plus de 80 services en ligne consacrés à cette tâche) et tous s’illustrent par leur simplicité et leur pédagogie.

Concrètement, après avoir choisi votre pack et après l’avoir réglé (les prix varient selon les followers/fans/vues désirés), les sites vous demandent de les laisser faire et vous promettent des résultats rapides, stables et efficaces.

Pour cela, ils débordent d’imagination et ont principalement recours à deux méthodes :

  • La première est celle du clickjacking : cette technique consiste à détourner les clics des utilisateurs honnêtes de Facebook ou de Twitter afin de les forcer à se rendre sur des pages apparemment sûres ou à publier des liens malveillants.
  • La seconde, quant à elle, réside dans l’emploi d’individus ayant pour mission de créer de nombreux comptes fictifs qui seront à l’origine de l’augmentation du nombre de vos fans ou de vos followers.

Il est assez difficile d’établir un profil type de ces utilisateurs fraudeurs car ils n’existent pas d’informations officielles à leur propos.

Mais l’on sait tout de même qu’ils se divisent en deux catégories : tout d’abord, vous pouvez acheter des fans ciblés c’est-à-dire des personnes réelles qui seraient à même d’être intéressées par le contenu que vous diffusez. Dans ce cas-là, les sociétés de marketing ont pour mission d’identifier ces abonnés compatibles avec vous et de les inciter à vous suivre. Cette technique est intelligente mais aussi très coûteuse.

C’est pourquoi, la majeure partie du temps, il s’agit plutôt de robots ou de personnes non qualifiées payées au nombre d’offensives quotidiennes. A l’inverse des précédents, ces utilisateurs ne sont pas actifs sur les réseaux sociaux : autrement dit, ce ne sont pas ceux qui réagiront à vos articles ou qui vous apporteront des informations complémentaires. Souvent, les profils qu’ils créent n’ont aucun amis et se bornent à liker et relayer les mises à jour de la page concernée. Parfois, ils leur arrivent de commenter ces activités mais les commentaires sont remplis de fautes d’orthographes et n’entretiennent aucun rapport avec le lien en question.

Ainsi, face à la pauvreté de l’apport qualitatif de cette technique, on peut se demander où réside l’intérêt de celle-ci.

L’ACHAT DE FOLLOWERS SUR INTERNET, QUEL INTERÊT ?

Pour répondre à cette question, il est nécessaire de comprendre que c’est précisément la quantité, et non la qualité, qui intéresse les personnes utilisant ce procédé. En effet, ces dernières cherchent à booster leur visibilité, pas à enrichir le contenu de leur page ou de leur compte. En d’autres termes, ils sont plus intéressés par la vitesse frénétique à laquelle les likes et les followers sont distribués que par la répartie de ces derniers.

Ainsi, c’est dans cette perspective qu’apparaît l’intérêt de cette méthode : elle semble essentielle pour les particuliers ou les entreprises en mal de visibilité. En effet, si l’achat de fans ou de followers dépend de personnes non qualifiées, elle a pour but d’en attirer des qualifiées : les utilisateurs honnêtes de Facebook ou de Twitter sont rassurés et donc beaucoup plus attirés par les pages Facebook qui ont déjà beaucoup de fans ou les comptes Twitter qui sont déjà allègrement suivis lorsqu’ils atterrissent dessus.

Il est toutefois important de noter qu’il n’est pas certain que cette technique vous fasse progresser dans le référencement Google. Si le SMO a une importance dans le référencement naturel, on ne connaît pas encore l’ampleur de cette importance.

Pour résumer, le principal intérêt de l’achat de followers résiderait dans l’accroissement significatif de la visibilité que cela procure. Il est alors surprenant de découvrir que de grandes entreprises telles que Pespi ou encore Louis Vuitton fassent appel à ces services alors même qu’elles disposent déjà, en préalable, d’une visibilité spontanée.

D’autant plus qu’une récente étude, menée au sujet de Coca-Cola en mars dernier, mettait en avant le fait que la fameuse marque, même si elle était très présente sur les réseaux sociaux (700 00 followers sur Twitter et première marque sur Facebook avec 70 millions de fans), ne ressentait aucun impact relatif à cette omniprésence numérique sur ses ventes, à court terme.

Coca Cola

Que le client concerné soit déjà visible ou non, le recours à cette pratique reste, de toute manière, étonnant puisqu’il comporte un certain nombre de dangers.

L’ACHAT DE FOLLOWERS SUR TWITTER, QUELS DANGERS ?

Outre le fait de parfois ne pas se révéler efficace, cette pratique peut, en effet, s’avérer risqué :

  • Tout d’abord, si vos vrais fans Facebook ou les vrais followers de votre compte Twitter découvrent le pot aux rose, cela risque d‘entacher de manière importante votre e-réputation. Surtout qu’il existe une multitude de sites permettant de détecter la proportion de faux abonnés constituant n’importe quel compte.
  • Par ailleurs, cette technique viole la plupart des règles de base des différents médias sociaux. Ainsi, comme cette pratique est illégale, tous les réseaux sociaux sont susceptibles de supprimer votre compte.

Ce fût le cas de Facebook qui, en septembre 2012, a lancé une grande campagne, l‘Opération Unlike, pour débusquer les faux profils. Dans ce cadre, les fans acquis de façon frauduleuse ont été supprimés. Facebook espérait que cela encouragerait les utilisateurs soucieux à se tourner vers des méthodes encouragées par l’entreprise de Zuckerberg, à savoir la publicité. En effet, les bénéfices de cette dernière tombent directement dans la poche de la firme californienne.

Twitter s’attelle, lui aussi, à éliminer les comptes zombis de son réseau. Pour cela, la compagnie affirme combiner des méthodes manuelles et automatiques et ne donne aucun avertissement et aucune explication aux utilisateurs suspectés. Ces méthodes sont de plus en plus utilisées depuis le développement de la nouvelle API de Twitter.

Ainsi, ce procédé d’achats de fans Facebook ou d’abonnés Twitter est une technique qui se révèle très risquée et qui peut finalement coûter, aux personnes qui y ont recours, plus que ce qu’elle leur apporte. Néanmoins, elle peut se présenter comme indispensable pour les petites entreprises venant de commencer leur activité et n’ayant pas encore eu l’occasion d’acquérir une légitimité et une visibilité semblables à celles de leurs pairs. Mais en dehors de cela, que valent les chiffres en ligne?

Facebook développe ses hashtags
5 raisons qui nous ont amené à utiliser Google Plus en entreprise

Comments are closed.

X