Le 28 juin dernier, Facebook améliorait son système de hashtags, initié deux semaines plus tôt, en l’étendant à son application mobile.
En effet, le 12 juin, le réseau social se décidait enfin à intégrer le fameux système de mots clé sur son site web, dès années après que la culture IRC les ai initié.
LES HASHTAGS FACEBOOK, UNE ARRIVEE TARDIVE
Les hashtags ne sont donc pas une découverte pour les utilisateurs : effectivement, ces derniers ont eu le temps de se familiariser avec l’emploi de ces mots-clés puisque ceux-ci ont été popularisés avec la création de Twitter en 2006.
Très vite, les hashtags ont séduits les millions d’abonnés à Twitter à tel point que d’autres réseaux sociaux, tels que Tumblr, Instagram ou Google +, ont adopté cette tendance et que le terme a été francisé par la Commission générale de terminologie et de néologie en tant que mot dièse.
Si l’on en croit la définition donnée par cette commission, le mot dièse serait une suite signifiante de caractères sans espace commençant par le signe # (dièse), qui signale un sujet d’intérêt et est insérée dans un message par son rédacteur afin d’en faciliter le repérage.
En d’autres termes, le hashtag est un dispositif qui vous permet d’ajouter des informations conditionnelles à votre message afin de le contextualiser ou d’en souligner son caractère moqueur ou militant, par exemple. Le mot dièse est également un mot clic, c’est-à-dire que quand vous cliquez dessus, vous êtes redirigés vers une page où vous découvrez les messages des autres abonnés ayant utilisé le même hashtag.
Cependant, malgré le succès du concept, Facebook a longtemps hésité, 7 ans précisément, avant de suivre le pas entamé par le reste des réseaux sociaux. Quelles sont les raisons qui l’ont finalement poussé à adopter les hashtags ?
LES HASHTAGS SUR FACEBOOK, QUELLES NOUVEAUTES POUR L’INSCRIT ?
Lorsque les premières rumeurs selon lesquelles Facebook songeait à introduire les hashtags ont commencé à fuiter, les réactions ont fusé et la plupart s’accordaient sur le fait que l’idée était complétement stupide, dépassée et maladroite pour l’utilisateur.
Ceci montre bien que l’installation des hashtags sur Facebook n’est pas une demande qui émane des consommateurs eux-mêmes, d’autant plus que ceux qui souhaitaient l’utiliser le faisaientt déjà, même si les mots n’étaient pas encore cliquables.
La récupération du phénomène par la firme californienne est arrivée beaucoup trop de temps après l’invention par Twitter pour avoir un impact majeur. D’autant plus, que la fonctionnalité n’apporte absolument rien de nouveau aux usagers : elle leur permettra juste de cibler leurs recherches et de participer aux conversations publiques abordant le thème qui les intéresse.
Il convient quand même de préciser que l’introduction des hashtags pourrait prochainement se révéler très avantageuse pour les utilisateurs du réseau social. En effet, si Facebook a pris cette décision, c’est aussi dans le but de rendre plus efficace un outil qu’elle est en train de perfectionner : le Graph Search.
Le Graph Search est un nouvel outil pensé par l’équipe de Marc Zuckerberg qui vous permettra de chercher des profils, non pas par l’intermédiaire de leurs nom et prénom mais en fonction de ce qu’ils aiment, de leurs centres d’intérêt ou bien de leurs photos… Un peu comme un site de rencontres, en somme. Ainsi, en permettant à ses utilisateurs de marquer leurs posts par des mots dièses, Facebook espère faciliter leur indexion au service Graph Search.
Si l’intégration de hashtags est donc pour, l’instant, pas très utile pour les inscrits Facebook, on peut alors se demander pourquoi l’entreprise n’a pas attendu la mise au point du Graph Search pour instaurer les hashtags ?
LES HASHTAGS SUR FACEBOOK, UN MOYEN DE BOOSTER LA PUBLICITE
La réponse à cette question est à trouver dans l’intérêt qu’une telle innovation représente pour Facebook. Il est important de comprendre que pour l’entreprise, cette opération est une nouvelle occasion d’augmenter ses revenus.
En effet, en intégrant les hashtags à son réseau, Marc Zuckerberg souhaite, non pas comme l’affirme le Wall Street Journal, que ses utilisateurs restent connectés plus longtemps pour voir plus de publicités mais qu’ils soient soumis à des annonces beaucoup plus ciblées et donc, efficaces. Et ceci n’est possible que si le site recueille toujours plus de données sur ses utilisateurs, ce que l’introduction des mots dièse facilite.
Ainsi, la nouvelle concernant les hashtags a pleinement satisfait les annonceurs qui ont réalisé que cela leur faciliterait la tâche puisque les publicités qu’ils proposeront auront désormais beaucoup plus d’impact sur les utilisateurs du réseau social.
Dans cette perspective, Facebook y trouve évidemment lui aussi son compte, et ce pour deux raisons qui vont dans le sens d’une augmentation des revenus de l’entreprise liés à la publicité :
- Tout d’abord, en mettant en place une publicité plus efficace, les chiffres liés à celle-ci augmenteront, et il en sera donc de même pour les revenus de Facebook.
En effet, en permettant à ses annonceurs de cibler de manière toujours plus efficace les publicités qu’ils proposent, le réseau social ne cesse t’attirer toujours plus d’annonceurs. D’ailleurs, une semaine après avoir introduit les hashtags sur son site web, Facebook annonçait dépasser le million d’annonceurs actifs, ce qui va offrir l’opportunité au réseau social de continuer à augmenter son chiffre d’affaires, d’autant plus que celui-ci est déjà généré à 85% par la publicité.
- Par ailleurs, en plus d’augmenter son nombre global d’annonceurs, avec ce système de mots clé, Facebook contraint chacun des annonceurs à débourser encore plus d’argent : en effet, ceux-ci doivent payer pour être certains que leur page officielle apparaissent en première position à l’évocation d’un hashtag les concernant.
Les annonceurs vont bien sûr succomber à cet appel puisqu’il a été révélé que les publicités mises en avant par Facebook entrainaient une hausse de 16% de l’incidence d’achat en magasin et de 56% dans sa boutique en ligne.
Ainsi, si Facebook a piqué les mots dièses à Twitter, ce n’est pas uniquement pour offrir de nouvelles prestations à ses utilisateurs (puisque celle-ci sont, pour l’instant, limitées), c’est surtout parce que cela représente, pour l’entreprise, une véritable mine d’or.